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Le Béhaviorisme : conditionnement opérant selon E. L. Thorndike et B.F. Skinner

Edward Lee Thorndike (1874 – 1949) et Burrhus Frederic Skinner (1904 – 2009) ont fait le constat que nous avons tendance à reproduire les comportements qui ont des conséquences agréables et à abandonner les comportements qui ont des conséquences désagréables.

Le conditionnement opérant

Pour Thorndike, tout comportement qui a des conséquences bénéfiques est susceptible de se reproduire et d’être assimilé. Il définit ainsi la loi de l’exercice selon laquelle c’est à force d’essayer que le sujet repère le bon comportement (principe du conditionnement du sujet) et la loi de l’effet selon laquelle si l’effet est positif pour le sujet alors le comportement se reproduira. Il y a donc une composante émotionnelle qui intervient.

En formation continue, pour appliquer ces lois le formateur identifie une habitude qu’il veut faire adopter à l’apprenant. Puis il se fixe comme but d’associer cette habitude à un comportement qui amène à une conséquence satisfaisante. Inversement, pour supprimer une habitude il associe un comportement à une conséquence insatisfaisante.

Il s’agit d’un enseignement programmé puisqu’on fait produire à l’apprenant à coup sûr des réponses justes pour qu’il puisse en observer les effets (positifs)  et ainsi adopter le comportement souhaité et changer ainsi ses habitudes.

Exemple : le formateur programme un jeu de rôle pour faire apprendre à l’apprenant un certain type de comportement.

Lors d’une formation de formateur, le but est que les stagiaires (futurs formateurs) prennent l’habitude d’animer des séquences en créant de l’interaction avec des stagiaires et “abandonne” l’habitude d’animer de façon descendante. Des jeux de rôles sont créés en amont où les stagiaires seront mis en situation d’animer des mini-séquences en interagissant avec les stagiaires. Si les apprenants appliquent correctement les consignes de l’exercice ils réussiront à animer en adoptant le comportement attendu d’eux : celui de créer des interactions avec le groupe.

Le jeu de rôle a été organisé de telle façon que l’apprenant n’échoue pas et constate la réussite de sa prestation.

Pavlov et Skinner

Un petit rappel pour distinguer Pavlov et Skinner.

Pavlov, c’est le reflexe ! C’est le conditionnement classique.

La fameuse expérience de Pavlov démontre que le stimulus (la clochette) conditionne une réaction, un réflexe (la salivation du chien).

Skinner, c’est le comportement ! C’est le conditionnement opérant.

La fameuse expérience de Skinner démontre que le stimulus (le levier à actionner par le rat) conditionne un comportement (l’action d’appuyer sur le levier) qui sera toujours récompensé rapidement (l’ouverture de la trappe donnant accès à la nourriture).

Application de la théorie Béhavioriste pour le formateur

Le formateur identifie une situation et un comportement attendu à faire acquérir à l’apprenant.

Il découpe en différents savoir-faire, en une procédure le comportement à acquérir.

Il crée une situation d’apprentissage avec un objectif d’apprentissage où ce comportement sera mis en œuvre par l’apprenant qui déclinera les savoir-faire.

Le formateur s’assure que l’exercice applicatif débouchera sur une réussite de l’apprenant.

Il imagine un renforcement positif à mobiliser pour féliciter l’apprenant qui aura réussi à appliquer le comportement visé.

L’apprenant réalise la mise en situation en appliquant le comportement attendu. Il réussit.

Le renforcement positif est activé : il est félicité (…) pour le « récompenser ». Une évaluation formative peut clôturer la séquence d’apprentissage.

Limites pour le formateur

Nous ne tenons pas compte de ce qui « se passe dans la tête » de l’apprenant.

Si la mise en situation ne réussit pas, l’erreur sera perçue par l’apprenant comme un échec.