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Les 6 attitudes d’écoute selon E. Porter

Selon Elias Hull Porter (1914 – 1987), six attitudes d’écoute existent quand on est en relation avec un autre. Chacune d’elles comportent des risques quand on les utilise dans la relation.

    L’attitude d’investigation – enquête.

    Elle consiste à poser des questions sur le contexte que vit l’interlocuteur dans lequel il est.

    Risque :

    Questionner trop tôt dans l’échange fait qu’on oriente celui-ci dans une direction que l’on impose à l’autre car on formalise la question en fonction de « soi ». Une avalanche de questions donne l’impression d’une enquête, d’une intrusion. De plus on risque de saccader l’échange. On met la relation dans un sens vertical et non horizontal.

    L’attitude de jugement – d’évaluation.

    On juge très rapidement par rapport à ses croyances, à ses valeurs. On donne son point de vue de façon très tranchée. On n’est pas dans une position objective. Le jugement peut être positif mais surtout négatif.

    Risque :

    On met la relation dans un sens vertical : le juge et le jugé. On met l’autre mal-à-l’aise. On risque de rabaisser l’autre et rompre ainsi un lien de confiance ; l’autre peut alors mettre un terme à la conversation. On peut aller au conflit.

    L’attitude de soutien.

    On soutient la personne. Ce qui est bien ! On cherche à faire en sorte que l’autre ne dramatise pas sa situation, à ce qu’il ne s’inquiète pas.

    Risque :

    Le risque est de banaliser la situation, ce qui peut créer des difficultés dans l’échange surtout si ça intervient trop tôt.

      L’attitude de conseil.

      On est dans une logique mathématique : il y a un problème alors on apporte une solution.

      Risque :

      Or, l’autre ne cherche pas forcément une solution !! Il veut peut être, dans un premier temps, juste parler ou dire ce qu’il vit et ressent dans ce moment de dialogue.

      Le mode problème – solution direct fait qu’on peut passer à côté des enjeux de l’autre. On peut passer à côté de la réalité en proposant une solution toute faite. De plus, on ne développe pas l’autonomie de l’autre qui ne participe pas, ne réfléchit pas à trouver la recherche de la solution.

      L’attitude d’interprétation.

      C’est comme pour le jugement. Si on interprète à sa façon une situation trop tôt et sans prendre le temps d’écouter, on a de fortes chances de se tromper. On peut interpréter les choses en fonction de son cadre de référence. Il faut prendre le temps de comprendre la situation.

      Risque :

      Des tensions peuvent apparaitre car il peut y avoir une erreur d’interprétation. L’autre se sent incompris. Dans la cas contraire, le risque est que l’autre peut considérer l’interprétation comme infaillible. Ce qui le met en position de soumission.

      L’écoute active.

      L’écoute active est l’attitude adaptée pour avoir avant tout, dès le début de l’échange la vision la plus objective possible. Elle consiste à intervenir … mais pas trop, pour comprendre.

      Pour cela, elle permet de poser toutes les questions pour que l’autre expose toute la situation permettant d’avoir la vision la plus juste et la plus objective possible de celle-ci. Il faut permettre à l’autre de rebondir, de pouvoir dire tout ce qu’elle a à dire.

      Ensuite (seulement ensuite!), on peut intervenir de façon adaptée en mobilisant les autres attitudes.